Nulle en amour ?


Crédits : Karen Rosetzsky
En France, pays chantre du vivre ensemble, on ne s’est jamais autant séparés. Les femmes cherchent des hommes ambitieux et riches. Les hommes, eux, seraient attirés par les jolies filles et les corps de naïade. Alors que d’autres ont peur de l’avion, des araignées, … et de l’engagement aussi ! Résultat une hausse de 66 % du nombre de divorce en 40 ans.
Si je voulais vous faire un point d’histoire, je vous dirais que depuis bien des millénaires, les petits présents comme marque d’engagement sont de coutume. Du côté de la faune par exemple, les oiseaux et notamment les manchots ont l’habitude d’offrir des cadeaux nuptiaux à leur partenaire, le plus souvent sous forme de nourriture ou de petits cailloux. Plaisir d’offrir, joie de recevoir, certaines espèces ont des rites amoureux stupéfiants !
Dématérialisez-vous !
Lorsque le mâle Pisaure souhaite séduire une femelle, il mise sur le matérialisme et lui offre un joli cadeau emballé dans de la soie, généralement une proie morte. Flattée par cette attention, la petite araignée laisse alors son prétendant assouvir ses pulsions pendant qu’elle savoure le contenu de son paquet. La Pisaure n’est pas la seule araignée à pratiquer le cadeau nuptial, ni même la seule espèce, les humains excellant notamment dans le domaine. Mais les chercheurs ont observé une subtilité intéressante chez le mâle Pisaure : il lui arrive, parfois, d’offrir un paquet vide pour tromper la femelle. Pendant que celle-ci est affairée à déballer son présent, le mâle se dépêche de féconder sa conquête. Lorsque, la femelle s’aperçoit que sa surprise ne contenait qu’un morceau d’herbe ou de mousse, il est généralement trop tard. Parfois, elle essaie de s’enfuir avec le paquet, mais le mâle s’y agrippe fermement, soucieux de répéter sa tromperie auprès d’une autre ingénue…le pingre !
L’Homme, au sommet du règne animal, offre quant à lui un présent un peu plus raffiné. L’alliance viendrait d’Egypte, où elle était placée à l’annuaire gauche. Reliée directement au cœur, elle est le symbole de l’attachement entre les deux amoureux. Et si pendant l’antiquité et le moyen-âge, la bague de fiançailles était un simple anneau de fer ou d’argent représentant la solidité du couple, elle a aujourd’hui bien évolué pour se parer de pierres précieuses. Une tradition profondément ancrée dans les mœurs, un anneau qui ne quittera pas votre doigt. Alors, s’il se pourrait que votre cher et tendre, mette un genoux à terre pour vous demander votre main, réfléchissez. Il ne faut surtout pas sous-estimer le pouvoir d’un anneau… surtout serti !

Crédits : Natalia Mindru
La femme vénale, mythe et réalité
Sur les raisons qui convainquent les hommes et les femmes à choisir leurs partenaires, les études ont souvent établi que les femmes pensaient d’abord à leur stabilité financière. Les hommes, eux, seraient attirés par les jolies filles et les corps de naïade. Une étude met (encore) à mal cette idée reçue. Ce qu’un homme recherche chez une femme ? Sa beauté. Ce qu’une femme recherche chez un homme ? Son compte en banque fourni. Dans les relations hommes-femmes ces deux stéréotypes perdurent depuis toujours. Cette étude québécoise menée par l’Université de Concordia, alimente le mythe de la femme vénale. Les deux chercheurs Gad Saad et Tripat Gill ont présenté divers profils d’individus de sexe opposés en se basant sur six critères : la gentillesse, la beauté du visage et du corps, l’intelligence, l’ambition et les moyens financiers. Les résultats de l’étude menée sont tristement stéréotypés. Sur la centaine de personnes interrogées, les femmes s’intéressent davantage au porte monnaie des hommes, et ces derniers aux demoiselles dotées d’un physique avantageux.

Crédits : Natalia Mindru
Arrêtons la casse
En France, pays chantre du vivre ensemble, on ne s’est jamais autant séparés. La hausse de 66 % du nombre de divorces depuis presque 40 ans entraîne une précarisation des conditions de vie, une insécurité émotionnelle, un coût économique lourd à porter – dont les femmes sont les premières victimes – et une hausse de l’échec scolaire chez les enfants. Personne ne s’alarme de cette augmentation vertigineuse alors qu’elle met en péril la cohésion sociale et l’avenir de la famille.

Crédits : Natalia Mindru
La peur de s’engager
Peur de l’avion, des araignées, … et de l’engagement aussi ! Vous ce que vous voulez, c’est : la retrouver un ou deux soirs par semaine après le boulot pour vous faire un resto, faire l’amour avec passion, et repartir gentiment le lendemain chacun de votre côté, content de votre soirée et prêt à remettre ça dès que l’occasion se présentera. En attendant, pas trop de coup de fil, un sms par-ci par-là quand même et vous rentrez chez vous le soir vous changer pour une soirée sushi entre amis. Alors que de l’autre côté de la ville chez un copain une soirée poker entre potes s’amorce. Vous allez peut-être les rejoindre, vous ne savez pas encore…Vous rencontrez des difficultés lors d’une prise de décision sur le long terme ? Vous avez tendance à vous sentir oppressé lorsque vous devez vous investir ? Vous avez peur de perdre votre liberté ? Oui, les projets communs effraient. Un emménagement, un achat en couple ou de simples vacances prévues peuvent être source d’angoisse. On se calme. Truc et astuces pour surmonter les phobies du quotidien. Remède d’urgence en cas de crise : le sac en papier. Respirez. ça va bien se passer, vous verrez !
Nulle en texto, nulle en amour ?
La qualité des échanges épistolaires via téléphones portables précipite-t-elle la réussite – ou non – d’une histoire d’amour ? Éclairage. Ne pas commencer une conversation par «salut ça va ?» ; penser à mettre les émojis adéquats à son ressenti ; éviter les phrases pompeuses ; savoir être distant sans non plus disparaître… La maîtrise du SMS qui fait mouche est parfois difficile à assimiler. Certains excellent en la matière, quand d’autres sont à la peine. L’absence de «groove» du texto est-elle nécessairement synonyme d’échec amoureux ?
La Femme parfaite n’existe pas
Il faut être unique, mais entrer dans une case toute faite. Entrez dans une case, mais être originale. Être originale, mais pas marginale. Soigner son apparence, sans être objet sexuel. Séduire les hommes, en restant discrète. Ne pas castrer, ne pas se soumettre. Ne pas être salope, mais faire l’amour comme dans du porno. Nonne multiorgasmique. Être drôle, mais pas clown. Être maquillée, mais pas tarte. Soft mais pas sophistiquée. Naturelle mais sexy. Exubérante mais rasé comme un militaire. Être mature mais rester jeune. Rester jeune, mais pas gamine. Être mince, mais avec des seins. Être aux fourneaux, et au régime. Bonne vivante, affamée. Avoir du caractère – ah attention, là, c’est trop : vous êtes hystéro. Ne pas vouloir fonder une famille à tout prix, mais en fonder une quand même. Travailler 40 heures par semaine et préparer des plats bio « maison ». Être une bonne mère, mais ne pas se perdre. Se perdre, c’est mal. Mais être une mauvaise mère, aussi. Vingt minutes par jour de yoga, mais toujours, toujours, garder le contrôle. C’est sûr, ça ne laisse pas beaucoup de place pour révolutionner le monde…C’était l’extrait du jour, à méditer… issu de « Fuck les régimes ! » de Chloé Hollings

Crédits : Natalia Mindru
Et l’amour dans tout ça ?
Alors que j’écris ces quelques lignes du fond de mon lit portant un tee shirt « Unicorn Fan Club », je m’interroge. Oui, cet article prend soudainement une tournure de billet d’humeur à la Carrie Bradshaw. En même temps, il est 23h44. Pardon de me poser la question et d’entrouvrir la porte des illusions amoureuses. Si on nous enlevait le mot « amour » de la bouche, il est probable que nos conversations quotidiennes en seraient réduites comme peau de chagrin. Du « je l’aime » au « je ne l’aime plus », en passant par le « je ne suis plus sûre de l’aimer », « je crois que j’en aime un autre », « tu crois qu’il m’aime ? » etc., l’amour nous occupe pas mal de temps de cerveau disponible. Et si le concept était fumeux ? Et si l’amour n’existait pas… De la réfléxion au bourdon du soir, il n’y a qu’un pas, je ne me referais pas Stendhal, Schopenhauer ou Platon, mais bon, ne me dîtes pas que vous ne vous êtes jamais posé la question. Et si c’était chimique ?
L’amour selon la science
Une réaction hormonale, vous dîtes ? Une augmentation de dopamine dans le cerveau, voilà ce qu’on appelle « un coup de foudre ». Oubliez les histoires de princes charmants et de jolies bergères. L’amour est une question d’hormones, d’odeurs, de médiateurs chimiques et de neurones. Oui, mais voilà, nous on croit encore aux licornes ! oui, on est un peu con, ne nous dîtes pas que vous n’avez pas envie d’y croire ?
What if I fall ? Oh, my darling, what if you fly ?
Pour ponctuer ce billet d’humeur, on s’est permis d’emprunter ces quelques mots à Frédéric Beigbeder : « J ’ai appris que pour être heureux, il faut avoir été très malheureux. Sans apprentissage de la douleur, le bonheur n’est pas solide. L’amour qui dure trois ans est celui qui n’a pas gravi de montagnes ou fréquenté les bas-fonds, celui qui est tombé du ciel tout cuit. L’amour ne dure que si chacun en connaît le prix, et il vaut mieux payer d’avance, sinon on risque de régler l’addition a posteriori. Nous n’avons pas été préparés au bonheur parce que nous n’avons pas été habitués au malheur. Nous avons grandi dans la religion du confort. Il faut savoir qui l’on est et qui l’on aime. Il faut être achevé pour vivre une histoire inachevée.
Et si vous avez envie d’y retourner ? Rassurez-vous, vous n’êtes ni maso, ni folle, juste amoureuse !