Laure de Sagazan


Crédits : Laurent Nivalle
Depuis cinq ans déjà, la jeune créatrice Laure de Sagazan a conquis le cœur des fiancées. Elégantes, raffinées, légèrement rétro, ses robes sur-mesure offrent une allure délicate. Depuis le 12 juillet, les futures mariées peuvent choisir leur robe sur le site de la marque, et depuis quelques jours elles peuvent désormais flâner sur l’eshop. La jolie française fera ses premiers pas à New-York en y ouvrant à la rentrée prochaine sa première boutique-atelier. Pourtant, rien ne prédestinait la jeune créatrice à la confection de robes de mariée. Rencontre.
Vous êtes aujourd’hui vendue dans le monde entier, comment a débuté votre histoire ?
J’ai d’abord fait des études littéraires avant de poursuivre dans une école de stylisme pendant quatre ans. J’ai été amené à faire deux stages, dont un stage de fin d’études chez Ba&sh où j’ai été embauché juste après ! J’ai travaillé trois ans en tant que styliste et c’est à cette époque que j’ai commencé à créer des robes de mariée. Ma première création s’est faite à la demande d’une cousine, et la robe a en fait beaucoup plu, plus que je ne m’y attendais. Je n’avais pas spécialement envie de me lancer dans les robes de mariées, mais j’ai eu de très bons retours suite à ce premier essai, et j’ai surtout fait le constat que l’on manquait de choix dans ce domaine. C’était une époque où il y avait certes, Delphine Manivet, mais on voyait ses modèles partout. Le reste était encore très traditionnel, très « meringue ». Alors, j’ai eu envie de faire quelque chose. Je me suis lancée sans grandes convictions en me disant que ce serait peut-être le plus gros flop de l’histoire de la robe de mariée et contre toute attente, ça a été une très bonne surprise ! Par le bouche à oreille, les clientes ont tout de suite été au rendez-vous. Je recevais directement dans mon appartement, c’était vraiment la grande débrouille. J’avais un classeur avec mes petits croquis, je présentais les robes en dessin… tout était vraiment artisanal. Mes créations ont plu car nous avons pu proposer des robes avec de belles matières, en faisant attention à ce que les doublures soient naturelles, qu’il n’y ait pas de polyester par exemple. On fait du vrai sur-mesure à l’atelier : la robe n’existe pas, on la construit selon les envies de la cliente. On a vraiment pris de l’ampleur, petit à petit, sans envie de démesure et aujourd’hui, on est 27 à travailler sur ce projet.
Quel est votre univers ? Quelles ont été vos inspirations pour vos dernières collections ?
L’inspiration est surtout venue d’ un road trip aux Etats-Unis que j’ai fait il y a deux ans, en septembre. J’ai été à Hollywood, et la collection s’est teintée d’un petit voile rappelant l’âge d’or hollywoodien, des tenues un peu plus rétro, un peu plus vieil Hollywood. Nous y avons rencontré des formes légèrement plus sexy, avec l’impression de voir le Hollywood des années 60, dont nous nous sommes inspirés. Concernant la nouvelle collection, nous sommes partis sur quelque chose d’un peu plus exotique, une atmosphère plus cubaine. La collection est composée d’une trentaine de modèles : des robes, mais aussi des jupes, tops et combi-pantalon, toujours dans cet esprit rétro qui m’est cher. Nous avons privilégié de nouvelles matières et de nouveaux détails comme de la broderie anglaise, de l’organza brodé ou bien du plissé ! En tout, on a une centaine de modèles à proposer, et avec toutes les déclinaisons qu’il peut y avoir à partir d’un modèle, c’est incalculable. Il y a les filles qui remontent la taille, qui descendent la taille, qui rajoutent des manches, qui changent le dos… C’est ça qui est génial, il y a vraiment énormément de mix qui sont fait à l’atelier. C’est un petit luxe, même pour nous, de redécouvrir chaque modèle, selon les morphologies, les envies de la cliente. Je trouve qu’il y a quelque chose de très délicat dans les matières qu’on utilise. On essaie d’avoir des dentelles très fines avec des petits motifs, de jouer sur des jeux de transparence… il y a un rendu assez doux grâce à toutes ces écailles de dentelles qui se dessinent sur la peau.
Quels seraient les conseils que vous donneriez à une future mariée pour choisir sa robe ?
Je pourrais lui conseiller de ne pas essayer de sortir de son style, je trouve ça important de ne pas être grimée en mariée stéréotypée. On a toutes assistées à des mariages où la mariée est trop maquillée, les cheveux trop tirés, plus elle-même. Il faut vraiment essayer de garder son allure de tous les jours. Je trouve qu’il n’y a rien de plus magnifique qu’une mariée que l’on retrouve vraiment. C’est elle, mais dans sa version légèrement améliorée évidemment, car elle est mieux maquillée, elle respire le bonheur et elle est dans une jolie robe longue et blanche.