Concentré Haute Couture


Crédits : Alexandre Vauthier
Défilés, backstage… Voici tout ce que nous avons retenu de la Fashion Week de Paris automne-hiver 2017-2018. Bella Hadid, dévoile ses seins et son quotient érotique chez Alexandre Vauthier. Giambattista Valli, inverse les saisons. Rodarte & Proenza Schouler désertent la Fashion Week de New-York. Petit condensé des meilleurs moments de la semaine de la haute couture, des coulisses jusqu’aux premiers rangs.
Un calendrier bousculé pour certains
Proenza Schouler et Rodarte, petites nouvelles à la semaine de la Haute Couture parisienne, ont déserté les présentations new-yorkaises. Les dates françaises offrent aux marques la possibilité de vendre leurs collections dès la fin de l’été, chose impossible avec la Fashion Week américaine qui se déroule du 7 au 14 septembre. Tandis que les autres maisons ont dévoilé moult collections hivernales (pour 2017-2018), les deux américaines ont choisi de présenter leurs visions de la silhouette féminine pour le printemps et l’été 2018. Jack McCollough et Lazaro Hernandez chez Proenza Schouler ont mis à l’honneur les métiers d’arts français, et ont notamment collaboré avec le brodeur Lesage. Ils imaginent des vêtements de tulle, de volants, de broderies, d’imprimés fleuris. Leur collection s’articule autour d’une inspiration « lingerie » avec des rubans, des soutiens-gorge apparents et des ouvertures inattendues qui apportent un peu de légèreté. Les sœurs Mulleavy, Kate et Laura, à la tête de Rodarte, ont opté pour des silhouettes romantiques de tulle, broderie, volants, plumetis et plumes, en ajoutant également une petite touche rock : des bottes aux bouts pointus et des blousons de cuir. En marge des défilés, les deux maisons Miu Miu et Hermès, ont choisi de présenter leurs collections croisières 2018. Une jolie manière de se mettre en avant et de profiter de la grande médiatisation de cette semaine de Haute Couture. Chez la maison italienne, quelques références au monde automobile avec des combinaisons de pilotes, et une hyper féminité faite de bloomers, vichy, et imprimé fleuris. Pour Hermès, une collection toute en richesse avec des petites robes en crocodile, en veau velours et des manteaux d’été en cachemire très léger.
Plein « fard » sur le maquillage
Tandis que John Galliano présentait un hiver un peu déconstruit pour Maison Margiela, la maquilleuse Pat McGrath habillait les lèvres des mannequins de manière abstraite et très colorée, avec des petits morceaux de feuilles métalliques pour apporter un petit côté bijoux au maquillage. Chez Chanel, Tom Pecheux se charge d’une paupière arc-en-ciel qui contraste joliment avec le tweed gris de la maison. Sur la paupière, de l’orange, du jaune, du vert, du rose, étirés jusqu’au sourcils, sous l’œil, un trait robuste de bleu roi et une touche lumineuse dorée dans le coin externe. A contrario, Sil Bruinsma s’est surtout concentré sur le rouge pour le défilé Ronald van der Kemp, qu’il a travaillé en grands aplats sur les joues, les paupières, les tempes et la bouche.
Les accessoires immanquables
Karl Lagerfeld n’oublie jamais ses classiques avec Chanel, et pare ses mannequins de boucles d’oreilles perlées qui rappellent le collier mythique de la fondatrice de la maison, Gabrielle Chanel. Chez la romantique Rodarte, la gypsophile était la pièce maîtresse ! Parsemées dans les cheveux, en couronne, en étole, en bijoux, et même quasiment en cagoule, ces jolies fleurs blanches s’accrochaient partout et accompagnaient parfaitement l’esprit printanier des sœurs Mulleavy. Jean-Paul Gaultier, joue sur l’originalité, et apporte une touche indienne à ses silhouettes très montagnardes : des drapés à la façon sari, mais surtout des bijoux d’oreille reliés aux narines. Dans le Camelot d’Elie Saab, la petite touche orientale qui rappelle les origines du créateur se retrouve dans les bijoux de ses reines guerrières médiévales : des bracelets que l’on porte par deux ou trois le long de bras, des couronnes dorées au niveau du front, de longues boucles d’oreille et des bagues à gogo, en or ou en pierreries. Tandis que chez Valentino, de drôles d’animaux se sont invités sur le podium : singe, lion, bœuf, prenaient place sur les sacs pour représenter les péchés capitaux dont s’est inspiré Pierpaolo Piccioli pour cet hiver.
Les plus beaux décors de défilés de la Fashion Week
Et encore une mise en scène spectaculaire pour Chanel ! Après avoir fait entrer une fusée dans le traditionnel Grand Palais, la maison française a cette saison voulue rendre hommage à la plus belle dame de Paris : la Tour Eiffel. 38 mètre de haut, soit la dame de fer jusqu’au deuxième étage. La maison Christian Dior a quant à elle choisi de réinvestir la cour Vauban des Invalides, où elle y a monté un jardin rempli d’animaux, représentant les cinq continents. Une mise en scène qui rappelle la carte d’Albert Decaris de 1957, montrant l’expansion de la maison, et dont s’est inspiré Maria Gracia Chiuri pour cette collection d’hiver. Plusieurs égéries de la maison ont d’ailleurs fait le déplacement pour soutenir la créatrice : Robert Pattinson (Bel Ami, Harry Poter, Twilight), Jennifer Lawrence (Hunger Games, Passengers), Natalie Portman (Jackie, Black Swan). Les cloîtres avaient la côte en ce mois de juillet, et les maisons Proenza Schouler et Rodarte ont respectivement envahit ceux du lycée Jacques Decour et de l’abbaye de Port Royal. Des ambiances très intimes et romantiques qui collaient aux thèmes bucoliques des deux collections.
Une vision de la mode totalement inédite
Chez AF Vandevorst, l’hiver se veut comme une ode à la créativité et à la liberté. Toute la collection est rythmée par des superpositions et des matières plus que surprenantes. Puisque la créativité est reine, pourquoi se limiter aux matières traditionnelles ? Filip Arickx et An Vandevorst ont travaillé des sacs poubelles et les emballages de pressing en robes et jupes. Iris Van Herpen montrait de son côté que la Haute Couture était aussi une manifestation artistique, en présentant des robes de dentelle en métal, du coton sculpté et des fleurs géodésiques. On n’oserait presque pas y toucher, comme des œuvres d’art. Pendant que toutes les maisons déclinaient le tweed, le cachemire, le velours, Giambattista Valli a opter pour une approche totalement différente de l’hiver : des couleurs pastel, des fleurs, des jambes nues, des épaules dénudées et parfois des hanches découvertes, de la soie, du tulle… On se croirait presque au printemps !
Des créateurs qui font parler d’eux
Alexandre Vauthier et sa muse Bella Hadid, ont fait grimper la température d’un cran quand cette dernière a ouvert le défilé la poitrine apparente sous un voile très léger. Cette manière de dévoiler le quotient érotique de la femme, le couturier l’a exploité dans toute sa collection d’hiver avec des robes aux tissus roses métalliques ou en organza à pois, un ensemble en python noir brillant ou encore une combinaison en dentelle. Iris Van Herpen a marqué les esprits en invitant le groupe danois Between Music à se produire pendant son défilé. Les quatre musiciens ont joué les morceaux de leur dernier album en apnée dans des aquariums géants, apportant une touche encore plus surréaliste à la présentation.