Cinéma: Florence Foster Jenkins


Crédits : Nick Wall Pathé
Mademoiselle partage avec vous sa découverte musicale et cinématographique du moment. Florence Foster Jenkins de Stephen Frears, qui sortira en salle le 13 juillet prochain, nous prouve que l’amour de la musique n’a pas de limite et nous donne une jolie leçon de courage et de dépassement de soi. A voir sans boules Quies.
Pas de fausse note pour le petit dernier de Stephen Frears, réalisateur des Liaisons Dangereuses, qui s’est attelé cette fois-ci à retracer l’histoire de l’exubérante et généreuse Florence Foster Jenkins. Pour la quatrième fois, Stephen Frears a collaboré avec le compositeur Alexandre Desplat pour orchestrer la BO de son film : un jazz des années 40 mêlé à une musique orchestrale, pour accompagner la musique classique du film et la voix de Florence. Pour notre plus grand bonheur et pour le plus grand malheur de nos oreilles, la cantatrice au larynx clairement peu conçu pour le chant s’époumone sur des airs de Mozart et de Leo Delibes devant la haute société new-yorkaise, sans aucune conscience de la fausseté de ses notes. C’est Meryl Streep qui prête sa voix à celle qui fut surnommée « la pire cantatrice de tous les temps », qui contre toute attente a conquis un public à la recherche d’authenticité et de joie dans cette période de guerre. Un véritable challenge pour l’actrice qui, contrairement à son personnage, est douée pour le chant et dotée d’une jolie et juste voix, l’obligeant à s’entrainer à chanter faux ! Une belle leçon de dépassement de soi et de passion, qui a laissé Mademoiselle touchée par une femme dont l’exubérance n’égalait que la bienveillance, et qui n’a vécu que pour l’amour de la musique jusqu’à son dernier souffle.
Les gens pourront toujours dire que je ne sais pas chanter, mais personne ne pourra dire que je n’ai pas chanté.
Florence Foster Jenkins est également une belle et délicate histoire d’amour. Entre Florence et la musique bien sûr, mais également entre Florence et son époux, St. Clair Bayfield, magnifiquement interprété par Hugh Grant. On a adoré le voir choisir méticuleusement les spectateurs autorisés à assister aux concerts de sa femme, et allègrement soudoyer les critiques pour la laisser baigner dans sa bulle d’illusions. Le charme du duo opère à merveille, et est assaisonné d’une note humoristique et de fraîcheur par le talentueux Simon Helberg, connu pour son rôle dans la série à succès The Big Bang Theory, interprétant le personnage du jeune pianiste accompagnant la cantatrice. Contre toute attente, Mademoiselle fini par se familiariser puis par apprécier l’ardeur et la volonté avec lesquelles la chanteuse donnera de sa voix, allant même jusqu’à oublier quelques instants la fausseté de ses notes. Elle n’est pas la seule, puisque Florence Foster Jenkins a rempli le Carnegie Hall en quelques heure et a produit un vinyle The Glory of the Human Voice qui faisait partie des 25 préférés de David Bowie, rien que ça ! Une petite pépite qui réchauffe le cœur, à défaut de régaler les oreilles, que Mademoiselle conseille vivement d’aller voir pour une bouffée de fraîcheur. Une belle leçon de vie qui nous prouve que l’artiste qui sommeille en chacun de nous mérite d’être réveillé.
Florence Foster Jenkins, en salle le 13 juillet.