Juliette Swildens

Photographie : Juliette Swildens
Swildens, c’est son nom de jeune fille. La créatrice, nous a reçu chez elle, dans son loft du 7ème arrondissement de Paris. Ambiance décontractée et décoration ponctuée de beaux objets chinés. Joli moment. Rencontre.
Swildens, est-elle une histoire de famille ? « Quand je suis née, ma mère et ma tante avaient monté Bonpoint et comme ma tante a eu 3 garçons, la petite fille Bonpoint, c’était moi ! J’avais des essayages tous les jours quand je rentrais de l’école, le bureau était au 2ème, mes cousins habitaient au 4ème et moi, j’habitais au 3ème. J’étais fille unique mais en fait, j’avais 3 cousins qui étaient comme 3 frères, j’ai complètement été élevé avec eux. Cela a duré des années, les protos étaient faits en ma taille au fur à mesure que je grandissais. Le bien tombé, les belles matières, les couleurs, c’est ça ma première école. Et il faut avouer que lorsque tu vois tes parents complètement épanouis dans leur travail, tu te dis que ça a l’air quand même super ce truc-là et qu’il est tentant de reproduire le schéma, c’est ce que j’ai fait ! Aujourd’hui, je travaille avec mon mari et quand on s’en étonne, que l’on me dit que cela doit être difficile au quotidien, cela me surprend toujours car je trouve que cela comporte tellement d’avantages. Bon, il faut dire que j’ai un mari exceptionnel, sans lui, je ne saurais pas gérer une boîte ! On est assez fusionnel, on est qu’une seule et même personne : lui s’est « The head », moi « The hand ». On a créé ensemble Swildens, qui est une marque éponyme, puisque c’est le nom de mon père, un nom hollandais. Et voilà, aujourd’hui, on tourne autour d’une quinzaine de personnes au bureau. Quand mes filles ont commencé à me piquer mes vêtements et qu’ils étaient trop grands pour elles, elles me disaient : « Maman pourquoi tu fais pas des fringues plus petites ? » Et je me suis dit, j’ai des ados, je vais leur faire leur collection Swildens. Je leur ai demandé ce qu’elles aimaient et ce qu’elles voulaient dans leur taille, on a fait un picking, la collection Teen est né ».
Quel est le style Swildens ? «Je ne vais pas beaucoup dans les autres magasins car j’ai peur d’être un peu influencé. J’essaie de n’aller que dans les boutiques vintage pour m’inspirer. Sinon, quand tu fais ta collection, tu as l’impression que ça sort de ta tête, mais en fait, c’est juste que tu l’as vu, c’est la conséquence, tu ne fais qu’une digestion de ce que font les autres, donc j’évite, ça doit certaienment aussi me jouer des tours. J’aime les vêtements dans lesquels je me sens bien, je ne supporte pas les matières qui grattent, et je fais en sorte que les formes mettent vraiment le corps en valeur car je ne suis pas filiforme. Au niveau du style, c’est un mélange. Je suis née dans les années 70. À 15 ans, j’étais Ska, je me suis rasée la tête, j’avais une petite souris et je mettais des Doc Martens. À 17, c’était Vanessa Paradis, le sweat shirt Compagnie de Californie et le jeans 501, genre minette. 18, les hippies, étaient complètement revenus à la mode, les pattes d’éléphant, les fleurs, les foulards, les bijoux, la culture musicale et d’un coup rock à fond, les années Palace…À chaque fois, tu t’imprègnes sans t’en rendre compte, tout à fait naturellement, de chaque atmosphère et le temps passé, tu te rends compte que tu as fait un petit picking dans tout ça, avec des années de Bonpoint bien tombé, très classique, avec le beau Liberty, les jolies couleurs, les belles matières que tu mélanges avec le confort et ça fait Swildens.»
Quels sont les projets du moment ? « Swildens a quatre boutiques à Paris et on vient juste d’en ouvrir une cinquième en plein coeur du haut marais, 16 Boulevard des Filles du Calvaire, c’est un peu notre flagship ! Un grand écrin chaleureux sur 2 niveaux où l’on présente les collections Femme et Teen. Au sous-sol, on propose une sélection de pièces des anciennes collections et un service de customisation, à partir de 15 euros. Une couturière accompagne chaque client dans la personnalisation des pièces, pour apporter ces petits détails qui font toute la différence. La dernière fois que j’étais en Inde, j’ai cherché et trouvé des trésors : des rubans en coton doré, en velours, lamés qui sont accompagnés d’une large sélection de perles, de dentelles, d’écussons, de broderies, de boutons, en bref, de merveilles, c’est un vrai atelier de creation ! Sinon, on a deux collaborations de prévues cet été, la première avec les peintures Ressources, le légendaire fabricant, pour lequel on a crée une ligne capsule de sweat imprimés dans un colorama détonnant ! j’ai choisi 13 couleurs, plus belles les unes que les autres, aux noms très évocateurs : rouge pimiento, bleu lagoon ou encore vert Istanbul… et j’ai fait surteindre les sweat dans ces tonalités. Ils sont disponibles début mars dans toutes les boutiques Swildens et sur le site internet à partir de 110 euros. La seconde collab est avec Canobio, dont j’ai invité la créatrice, Julie de Rémur, à créer une collection de maillots-bijoux pour l’été. 3 modèles, qui deviendront vite les indispensables du vestiaire de nos vacances, ils sont déjà disponibles à la vente. »