Hugo Matha

Photographie : Christophe Roué
Signes disctinctifs : Beau, talentueux, artisan & français. Fils de vigneron, Hugo, s’est tout d’abord exilé à Shangaï le temps d’une collection. Diplomé de la célèbre école Duperré, il fait ses armes chez Jean–Charles de Castelbajac avant de lancer une déclinaison de pochettes en bois, cuir et plexiglas au charme élégant et néanmoins moderniste qui n’est pas sans nous émouvoir…Rencontre.
Des pochettes, exclusivement des pochettes, pourquoi ? Pensez-vous décliner vos créations ? « J’ai toujours été admiratif des femmes portant une pochette en soirée ; pour moi, c’est comme si elle portait une parure, un bijou, une pièce à part entière… Cet objet qui vous suit dans les cocktails telle une caméra embarquée avec soi, j’aime imaginer que la pochette a une mémoire, et que si je la récupère, elle me racontera toutes les folies de ces dames… Et même si de nouvelles tailles arrivent pour la prochaine collection, le principe reste le même ! »
Pouvez-vous nous en dire un petit plus sur le projet « Ubiquitous Pochette » ? « L’idée d’Ubiquitous pochette, c’est une pochette qui voyage à travers le monde avec des amies… et l’envie de créer un album de famille Hugo Matha à travers ses créations. Dans mon entourage, beaucoup voyagent dans des endroits incroyables soit pour le travail, soit pour leurs loisirs…et je trouve l’idée merveilleuse de prêter des prototypes à des amies pour qu’elles puissent me donner des commentaires précis sur l’ergonomie de l’objet : est-il facile à porter, l’ouverture est-elle pratique ? Est-ce que la forme est agréable en main ? Je pense en particulier que lorsque vous êtes en déplacement, vous finissez par mettre dans votre pochette les éléments dont vous avez définitivement besoin, rien que l’essentiel. Si mes amis reçoivent leurs photos imprimées après leur voyage, je compte par la suite réunir toutes ces photos pour en faire un seul et même album de famille qui restera comme une empreinte des moments vécus.Ce qui me plaît également dans cette démarche, c’est de voir la pochette sous différents regards : mon ami Benjamin Galopin a shooté la pochette tel un lézard au soleil, à Hyères ; Jeanne Damas a emprisonné des nuages dans ma pochette en plexi et pour finir la sublime Marie- Agnès Gillot l’amène partout avec elle, de son échauffement de pointes jusqu’à la scène de l’Opéra. »
Vous allez très prochainement lancer une nouvelle collection lors de la fashion Week parisienne, pouvez-vous nous en parler ? « La prochaine collection évolue énormément : il y a de nouveaux formats, plus petits, plus grands… des sacs à chaine, des sacs à dos… mais le fond reste le même, j’aime les objets purs, pérennes… l’objet d’une vie. Des pierres de taille, de l’ardoise ou encore du grès rouge vont jouer cette saison avec le bois ou le plexi, les couleurs quant à elles seront plus vives, comme acidulées. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est de développer chaque objet avec les artisans avec lesquels je travaille, d’évoluer dans leurs ateliers… c’est comme ouvrir les champs des possibles en imaginant de nouveaux modèles… Oui, cette saison sera définitivement placée sous le signe de la nouveauté !»