Connections, les coulisses
ademoiselle s’est glissée dans les coulisses de l’événement de la semaine : Le salon Connections. Incontournable pour tout professionnel de l’industrie créative qui se respecte, cet événement sur-mesure ouvrira exclusivement ses portes aux directeurs de création, directeurs artistiques, responsables de communication ou de marketing, rédactrices de mode, responsables photo ou encore acheteurs d’art, les mercredi 10 et jeudi 11 avril prochains à l’espace du Cercle, situé dans le quartier de l’Opéra à Paris. Objets d’un incontestable succès, ses précédentes éditions avaient réuni au Palais de Tokyo, Musée de l’Homme, Jeu de Paume ou Théâtre de Chaillot, pas moins de 50 exposants et 2500 visiteurs triés sur le volet, professionnels et décisionnaires du secteur.
Initiateur de ces rencontres inédites entre créateurs d’images, Le Book, référence incontestable de la mode, de la beauté, de la photographie et de la publicité, invite ainsi à Paris, les meilleurs agents d’artistes, venus du monde entier, afin de présenter leurs poulains, signature reconnues ou nouveaux talents. Joli pari, pour cet annuaire de créatifs que l’on s’échange sous le manteau depuis 30 ans ! A l’ère du tout Internet où la communication ne s’effectue plus que par voie numérique et où la pollution visuelle frappe même dans nos boîtes aux lettres électroniques, Connections propose de préserver un espace privilégié de rencontres et d’échanges. Un véritable plongeon au cœur de l’actualité en image et de l’image sous toutes ses formes. Décryptage.
Au commencement, vient cette espèce très particulière appelée les « Directeurs Artistiques ». [Direction : Action de diriger, de conduire. Artistique : Relatif aux arts]. Espèce en voie de prolifération, mais dont seuls les plus forts résistent à ce monde impitoyable, les D.A. sont ceux par qui tout commence et tout arrive. Ces chasseurs de tête de ‘créas’ définissent les racines de leur support et font en sorte que la ‘mayonnaise’ prenne. Car derrière toute photo, se cache une histoire, celle de celui qui l’écrit et de celui qui la conceptualise. Sarah May (Santucci & Co) et Jerry Stafford (CLM), pour ne citer qu’eux, se trouvent ainsi à l’initiative des campagnes les plus célèbres et des shoots les plus déjantés, portant en haut de l’affiche les photographes et mannequins stars de demain, mais mettant aussi au placard ceux qui ne sont plus vraiment ‘wanteable’. D.A., ton univers impitoyable.
Puis apparaissent les photographes. [Personne qui prend des photographies, en loisir ou en tant que professionnel]. A l’ère du numérique, ces rois du bouton, qui autrefois, il ne faut pas l’oublier, travaillaient sans filet, ont aujourd’hui la lourde de tâche de retranscrire un contexte, une situation, une volonté, sur une seule image. Points de mire du petit monde présent sur un shoot, ils sont ceux qui vont figer l’instant et créer (ou non) une image qui restera (ou non) dans les mémoires. Chouchous d’une époque ou valeurs sûres, les photographes aussi définissent des tendances visuelles et s’accordent à l’air du temps. Ils sont plus qu’enviés pour leurs relations fusionnelles avec mannequins, célébrités et autres idoles qu’ils glorifient à grands coups de flash et de retouches. Editos ou publicités, la clé de la réussite se détient par une identité forte et un style propre, à l’instar des photographes Alex Cayley (Julian Meijer), Jan Welters (Open Space Paris) et René & Radka (Quadriga MGMT).L’impertinence et le claquant de Mr Cayley sont reconnaissables entre tous. Ce New-Yorkais d’adoption se construit une carrière à l’international puisqu’il collabore avec le Vogue Italien, le Numéro Tokyo et le Haper’s Bazaar et de jolis clients tels que Yves Saint Laurent ou Emmanuel Ungaro. Mr Welters, de son côté s’identifie par une lumière et une direction de mannequins bien à lui. Là où d’autres aiment que les filles restent statiques à en trembler, bien au contraire, Jan donne de la vie à ses images. Balenciaga, Princesse Tam Tam, H&M, Mango, Eres, ses photos intriguent et ne laissent pas indifférents. A son actif, des parutions dans le Vogue Français, Allemand, Américain, Espagnol et le ELLE Français (Cocorico !). Enfin, Réné & Radka ou une histoire photographique (sans retouche) qui a vu le jour à Paris. Avec une démarche artistique à part entière, ils enchaînent collaborations éditoriales avec le Vogue Japon, le Citizen K ou le W, expositions à succès, reportages sur ‘l’art et la manière’ pour Arte et campagnes pour Kenzo ou Van Cleef & Arpels.
Viennent ensuite les stylistes. [Personne qui conçoit et crée des modèles et des formes nouvelles dans un domaine particulier]. Pourtant ce drôle de genre ne dessine pas (sauf pour garder ses idées claires), ne modélise pas (sauf pour ajuster une robe à coups de grosses pinces à dessin) et ne coud pas (sauf pour un ourlet minute). Les stylistes ou plus communément appelées, rédactrices de mode (même si elles n’écrivent pas) sont l’objet de toutes les attentions. Toujours chaussées de beautés qui font rêver, arborant des sacs à faire perdre la tête, portant robes & manteaux à se damner, elles savent s’entourer de ce qu’il y a de mieux et cultivent leur RP avec beaucoup d’égard. Mais cela ne suffit pas. Car leur talent réside dans la dextérité à composer des tenues qui seront, non seulement du meilleur effet, mais aussi représentatives d’une histoire, d’une Mode, d’une tendance, d’un monde imaginaire où le magazine/la marque veut emmener celui qui les contemple. Barbara Baumel (Jed Root), Anne-Marie Curtis (LGA) et Shino Itoi (Agence JR & Associée) en sont, entre autres, les dignes représentantes, avec une expertise et un goût qui font l’objet de toutes les convoitises et attentions. La première a contribué aux années glorieuses du Vogue Français et compte parmi ses clients fidèles le Vogue Espagne, le Flair et des célébrités en veux-tu en voilà, sachant imposer son style ‘Parisien chic’ avec un sacré ‘twist’rock. La seconde a su insuffler au ELLE UK son audace et sa modernité qu’on lui connaît aujourd’hui. Quant à la dernière, mais pas la moindre, elle mixe avec brio contemporain et classique, toujours avec une pointe d’impertinence et s’expose sur les pages du Commons & Sense et du Beast.
Quant aux maquilleurs, [Personne chargée de maquiller, de farder les acteurs au théâtre, au cinéma et à la télévision],plus connus sous l’anglicisme « make up artists », ils forgent leurs carrières à coup de fards et pinceaux : d’abord assistants, ils gagnent progressivement leurs galons en multipliant défilés et prises de vue pour magazines. Parmi les belles découvertes du moment, Alice Lane (Jed Root) et sa masse de cheveux roux. Alice a travaillé pour Susan Houser puis avec Aaron de Mey chez Lancôme, elle collabore désormais pour le Vogue US, le Vogue Italie et beaucoup d’autres. Alice est clairement inspirée par Johannes Vermeer et Gustav Klimt. Selon elle: « Le maquillage, c’est un peu comme la peinture! Quand on regarde les visages de près, on voit que les touches de lumière correspondent exactement à ce qu’on fait en maquillage ».
Enfin, les illustrateurs [Artiste qui fait des illustrations, des images illustrant un texte.] jonglent avec pinceaux et crayons. Parmi des œuvres picturales notables, celles de Jean-Philippe Delhomme (Jed Root), connu internationalement pour ses illustrations satiriques sur la notion de savoir-vivre dans un monde moderne. Ou encore celles de Klas Fahlen (Agent Bauer), simplement muni d’un stylo et d‘une feuille de papier et dont l’inspiration est intarissable.
Un univers terriblement inspirant, dont Mademoiselle ne vous a pas livré tous les secrets : mannequins, coiffeurs, réalisateurs, chefs opérateur, retoucheurs, artistes papier, compositeurs … Une source intarissable de talents, on vous le dit !