Dans les pas de Véronique Leroy

Photographie : Véronique Leroy
A croire que les crus belges sont les meilleurs. Native de Liège et débarquée à Paris en 1984 pour marquer le commencement de ce qui sera une carrière remarquable, Véronique Leroy a aujourd’hui une place de choix sur la scène des incontournables de la mode française.
Pour se forger un nom, cette ambitieuse créatrice n’a pas lésiné sur les moyens : assistante styliste chez Monsieur Azzedine Alaïa, puis Madame Martine Sitbon, elle passe son temps libre à créer et développer ses propres collections. Le travail finissant toujours par payer, ce n’est pas une récompense mais une flopée de prix que Véronique Leroy remporte haut la main : la Canette d’Or à Bruxelles, le prix Helena Ravijst et le prix Courtelle.
Elle enchaîne donc tout naturellement avec la création de sa propre maison et son premier défilé à la Fashion Week parisienne en 1991. Très rapidement, elle devient LA chouchou des acheteurs et des rédactrices de mode. Sa patte, reconnaissable entre toutes, mise sur un jeu de proportions, de volumes et de juxtapositions de matières où le corps épouse des formes et des rondeurs propres à la féminité avec un grand F. En se lançant dans sa propre maison, elle s’est d’ailleurs chargée d’une mission : « Créer des vêtements n’est pas excitant. Ce qui est excitant c’est d’être capable de leur donner une âme ». Et l’âme de Véronique Leroy est bel et bien présente lors de chacune de ses collections, on vous le confirme.
Elle ne s’arrête pas en si bon chemin et ouvre sa première boutique en 2005, au 10 rue d’Alger, dans le 1er arrondissement de Paris. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, elle remporte deux fois (en 1991 et 1994), une bourse de l’Association Nationale pour le Développement des Arts de la Mode et à trois reprises (1993, 1995 et 1996), reçoit le titre de « Futur Grand » aux Vénus de la Mode. Voilà pour le blason qui en impose, à ne pas douter que V.L. a encore d’autres tours dans son sac.
Car parallèlement, elle contribue pendant près de 8 ans à redonner ses lettres de noblesse à la maison Léonard en tant que consultante (relation qui s’est achevée d’un commun accord en 2011). Aujourd’hui elle poursuit sa collaboration avec la marque Mus, à laquelle elle confère un sens du confort et de l’élégance bien à elle.
Celle qui sait se faire remarquer quand déjà trop de marques se mettent sous les feux de la rampe, a ébloui lors de cette dernière Fashion Week avec une collection inspirée du film de Claude Chabrol, « La Cérémonie ». Sous ses airs bon chic bon genre, la silhouette Leroy pour l’hiver prochain sera soignée, bourgeoise avec cette éternelle structure extrêmement moderne, presque futuriste.
En résumé, Mademoiselle est délicieusement tombée sous le charme de cette créatrice et attend à présent impatiemment l’ouverture d’une e-boutique.